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I) La vie fixée des plantes les oblige à s'adapter

2) Singularités des plantes carnivores

On appelle plante carnivore ou insectivore tout végétal capable d'attirer et de capturer des proies (insectes, acariens et autres petits invertébrés essentiellement). Mais ce qui les caractérise le plus, c’est leur capacité à digérer ces proies (bien que certaines plantes aient recourt à leur symbiote pour les digérer).

 

Seules 600 espèces carnivores, selon une étude de Ellison et Gotelli publiée en 2009, sont dénombrées parmi les 298,000 espèces de plantes terrestres qui ont été recensées au cours d'une étude publiée dans le journal scientifique PLoS biology (How Many Species Are There on Earth and in the Ocean?).

 

Les plantes carnivores se développent dans de nombreux milieux aux propriétés extrêmement différentes: elles peuvent être terrestres, aquatiques, voire parfois épiphytes (c’est-à-dire vivant sur un autre végétal, le plus souvent, sur les branches ou le tronc d'un arbre). Pour ce qui est des plantes terrestres, on les rencontre dans les marais, les tourbières, les savanes marécageuses, les lacs... Ces milieux ont tous en commun leur pauvreté en azote, qui, comme nous l'avons vu dans notre première partie, est essentiel au développement de toute plante.

 

Les plantes carnivores suscitent l'intérêt de Charles Darwin, grand naturaliste britannique ayant mis au point au XIXe siècle la théorie de l’évolution des espèces par la sélection naturelle. Celui-ci est impressionné par leur capacité exceptionnelle - et nouvelle à cette époque - à piéger des proies et à les digérer. Il constate que pour les capturer, les plantes carnivores ont évolué jusqu'à se différencier par leurs stratégies. En effet, trois mécanismes principaux se distinguent:

 

  • Un papier tue-mouche avec une substance gluante (mucilage : substance gluante composée de glucide qui gonfle au contact de l’eau pour former une solution visqueuse) à laquelle les insectes restent collés

  • L’enroulement d’une feuille en forme d’urne : c’est un piège passif  avec un liquide retenant les insectes qui s’y noient

  • L’emprisonnement mécanique des proies

 

Nous avons réunis dans un tableau différentes familles de plantes carnivores en exposant les caractéristiques de leurs pièges ainsi que les espèces qu'elles regroupent.

Ce tableau comparatif de quelques familles de plantes carnivores nous permet de mettre en évidence les singularités des différentes familles et des différentes espèces au sein d'une même famille : c'est le principe de la biodiversité.

En effet, si l'on  s'intéresse à la famille des Sarracéniacées, on peut constater que deux espèces se distinguent :

Helimaphora

Heliamphora

L’heliamphora présente une feuille enroulée sur elle-même pour former un piège : elle s’est parfaitement adaptée au climat très humide. Le niveau d’eau dans le piège est constant (même lorsqu’il pleut car la feuille n’est pas parfaitement soudé et laisse échapper le surplus) afin de ne pas perdre de nutriment.

Darlingtonia - Plante cobra

La plante cobra - du latin Darlingtonia californica - présente des taches blanches, qui sont des petites fenêtres translucides au travers desquelles les insectes peuvent voir à l’extérieur. Ces derniers s’y glissent, attirés par l’odeur du nectar. Cependant leurs instincts les entrainent à leur perte : ils se heurtent à des parois glissantes et sont pris au piège, ne pouvant ressortir.

Nous pouvons constater ce même phénomène chez la famille des droséracées :

 

Drosera

Le drosera sécrète des gouttelettes sur des poils mobiles. Les insectes, attirés par ces gouttelettes, se retrouvent ainsi englués. C'est alors que la plante réagit : elle se referme sur l'insecte grâce à ses poils qui l'emprisonnent. L'animal est ainsi pressé contre les glandes qui sécrète les enzymes digestives permettant à la plante de digérer ce dernier.

Dionaea Muscipula

La dionée comporte trois poils sensitifs sur chacun des deux lobes constituant chaque piège. Lorsque ceux-ci sont stimulés par un insecte, le piège se referme en une fraction de seconde sur la proie. Celle-ci, qui est alors emprisonnée, est lentement digérée par la plante.

II- Comment le mouvement de la Dionée facilite-t-il sa nutrition ?

1) Réflexion expérimentale

 

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